Simplement se tenir debout devant leurs offensives anti-bruit.
Sans casse, au risque de passer pour des brutes.
Merci Ghislain de prendre paroles pour nos voix moins connues.
On sera là pour la suite, c'est intellectuellement qu'il faut se battre, à leur niveau.
« Montréal, 13 avril 2010
Maire de Montréal, Monsieur Gérald Tremblay,
Montréal se targue d’être une ville culturelle, ouverte aux artistes et aux musiciens. Or, je constate que ce n’est que de la poésie, car les faits sont tout autre.
Je ne m’attarderai pas sur le zèle, voire le harcèlement constant, des policiers envers plusieurs bars et salles de spectacles (Zoobizarre, Main Hall) durant la dernière année pour me concentrer sur un cas bien précis qui met en lumière la flagrante contradiction d’une volonté politique boiteuse: le Quartier des spectacles.
Le 25 mars dernier, un résident s’est plaint au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de la musique forte émanant de la SAT (Société des arts technologiques), située en plein coeur du Quartier des spectacles sur le boulevard St-Laurent au coin de la rue Ste-Catherine. Quelques minutes plus tard, des policiers arrivaient sur les lieux.
Selon le communiqué des organisateurs de I Love Neon, la police a demandé de baisser «le volume du système de son de la SAT à un niveau qu’elle jugeait convenable et nous a avertis de ne pas le dépasser».
Par ailleurs, la SAT avait déjà reçue d’autres plaintes contre le bruit dont une pendant la «frénésie hivernale» [I1] de la Nuit Blanche en février dernier. Chercher l’erreur…
La SAT a décidé dorénavant de limiter le volume d’une façon à éviter les visites policières. Par conséquent, les organisateurs de I Love Neon vont déménager leurs prochains événements car ils considèrent cette baisse de volume comme inadéquate pour pleinement apprécier la musique dans leurs soirées. Par ailleurs, d’autres promoteurs vont se plier à cette nouvelle mesure à la SAT.
Sur le site web du Quartier des spectacles, le premier objectif mentionné dans la vision des membres du Partenariat est : «Utiliser la culture comme levier de développement”. Sa «vitalité doit être soutenue et consolidée par des mesures incitatives, telle la mise en place d’espaces de création abordables, qui s’appuient sur les actifs culturels existants». [I2]
Mesures incitatives?
Les Festivals Mutek et Elektra gagnent ex-eaquo le 25e Grand Prix du Conseil des Arts de Montréal et qu’apprends-t’on la même semaine? L’une des principale salle qu’utilise Mutek pour la diffusion de ses spectacles est brimée. Des répercussions négatives qui se feront sentir pour une quantité d’événements futurs, tous styles musicals confondus.
Monsieur le maire, qu’est-ce que vous êtes en train de faire à Montréal? Quelle est réellement la vision collective actuelle pour une métropole culturelle d’avant-garde? Je suis grandement inquiet.
Il est difficile de comprendre le message derrière ce «quartier coloré qui conservera une marginalité tonifiante, dans un contexte plus sécuritaire et inclusif». [I2] C’est dans cette optique qu’il est temps d’être plus clair dans vos intentions et de faire face à la musique en ce qui concerne le Quartier des spectacles et la ville dans son ensemble au niveau de son approche et de sa vision culturelle incluant les petits événements, cette «marginalité tonifiante».
Je suis l’un des artisans de cette scène, je suis musicien, DJ et promoteur. J’ai joué maintes fois au Zoobizarre, Casa Del Popolo, Main Hall, SAT, Club Soda, Metropolis, et j’en passe. Je voyage fréquemment à l’étranger, du Brésil à l’Australie, des États-Unis à la Suède. Je représente Montréal partout où je vais. Quand on me demande si Montréal est une ville accueillante pour les musiciens et artistes, mon constat est devenu plutôt pessimiste. J’aimerais tant pouvoir dire le contraire. »
Ghislain Poirier (Poirier - DJ/producer)
[I1]www.montrealenlumiere.com/volets/nuit_blanche/en_bref_fr.aspx
[I2] www.quartierdesspectacles.com
[I2] www.quartierdesspectacles.com
Posted on April 13th, 2010 by ghis
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